Je me souviens d’une visite à la maison d’arrêt de Fresnes afin rencontrer le père d’un bébé pour lequel nous avions une MJIE à mener. Son père était incarcéré dans une affaire d’AMT. L’homme arrive et nous lui expliquons les raisons de notre présence, la situation pénale particulière dans laquelle il se trouve et lui demandons quelle place il veut prendre dans la vie de son enfant qui vient de naitre en détention, la mère étant aussi incarcérée dans la même procédure. L’homme nie sa paternité ainsi que son implication dans de tels faits. Nous nous disons alors que les choses vont être compliquées car la mère de l’enfant compte beaucoup sur lui. Il maintient sa position de retrait. Nous doutons alors et reprenons les choses en insistant sur le fait que nous venons pour lui permettre de reconnaitre son enfant, de donner un avis alors qu’il risque de rester longtemps en prison. L’homme se replie et nous commençons à ne plus savoir comment aborder les choses. Nous lui faisons préciser son identité et il confirme bien le nom et le prénom de la personne que nous avons demandé à voir. Il nous dit que son prénom est composé, information que nous n’avions pas. Nous poursuivons mais rapidement faisons le constat qu’il doit y avoir erreur sur la personne, que ses réactions hostiles doivent être légitimes alors que nous tentons depuis un quart d’heure de clarifier nos intentions. L’erreur est confirmée. Il ne s’agit pas de la bonne personne mais de son homonyme. L’homme repart soulagé et nous nous excusons de ce malentendu. La situation est ubuesque. Nous finissons par rire en attendant que la bonne personne arrive enfin.